Le style pictural d’Hélène Goulet se distingue par une abstraction poétique marquée par l’exploration des contrastes entre silence et mouvement, vide et matière. Ses compositions sont souvent structurées en juxtapositions de plans colorés, évoquent des paysages intérieurs ou des fragments de nature réinventée. La couleur joue un rôle central : les bleus profonds, les rouges vibrants et les blancs lumineux s’entrelacent dans une harmonie lyrique, presque musicale. Chaque couleur semble contenir une vibration propre, évoquant l’eau, la glace, la roche ou le ciel, sans jamais les désigner explicitement.

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L’artiste compose ses toiles comme on construit un poème visuel : les formes sont épurées, réduites à l’essentiel, mais elles conservent une expressivité forte. Une simple chaise abandonnée dans un champ blanc ou une ligne d’horizon marine devient le théâtre d’une méditation sur l’absence, le souvenir, ou le passage du temps. Les lignes, tantôt nettes, tantôt floues, séparent ou relient les différentes zones de la toile, créant un rythme visuel qui guide le regard sans l’imposer.

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Le travail de Goulet s’inscrit dans une démarche contemplative : il invite à la lenteur, à l’écoute du silence, à la lecture des signes dans l’espace. Il ne s’agit pas d’un réalisme descriptif, mais plutôt d’un art allusif, qui suggère plus qu’il ne montre. La mémoire du paysage, l’écho des lieux, l’empreinte du vivant se devinent dans chaque surface colorée. Il en résulte une peinture sensible, habitée d’une présence discrète mais persistante, où chaque fragment de couleur devient territoire mental, seuil entre le visible et l’invisible.